Rendez-vous au Pôle emploi de Sélestat pour une information collective entièrement réservée aux femmes sur les métiers du transport et de la logistique.
Briser les clichés collés à ces métiers: voici la mission de Marie-Christine Prot, conseillère et référente transport à l’agence Pôle emploi de Sélestat. Elle organise, ce vendredi matin, une information collective, temps d’échanges entre quatorze femmes en recherche d’emploi et deux femmes professionnelles du transport/logistique : Sophie Bruckmann de l’AFT, organisme de formation professionnelle en Transport et logistique et Annie Sedlegger, Présidente de l’association « La Route au Féminin ».
Les métiers de la logistique, souvent méconnus des femmes
Pour cette assistance féminine, la logistique est une découverte...
Sophie Bruckmann débute et donne le ton : «Les métiers du transport/logistique pas sexy ? Pas féminins ? Ce ne sont que des clichés !». Sa présentation balaye toutes les strates de ce secteur, du magasinier-cariste au supply chain manager, ainsi que les idées reçues : «Pas besoin de muscles car ce sont des qualités relationnelles, de la réactivité, de l’organisation et le sens de l’anticipation qui sont recherchés. Dans la logistique, on ne s’ennuie jamais et vous trouverez des emplois du niveau CAP au Bac +5 !».

Chauffeur, une activité professionnelle adaptée aux femmes ?
Les interrogations des jeunes femmes présentes reflètent leurs appréhensions : «Comment s’intégrer dans un univers aussi masculin sans la peur des regards et réflexions ?». Annie Sedlegger, anecdotes et expérience de 45 ans sur la route à l’appui, explique les erreurs à ne pas commettre et les attitudes à éviter lorsque l’on est conductrice poids lourds…
Autre sujet d’inquiétude : Comment peut-on concilier métier et vie de famille ? Sophie Bruckmann met en avant les métiers du transport régional où le conducteur peut rentrer chaque soir à son domicile. En poche, quelques arguments convaincants : «Il n’y a pas de camion sur les routes le week-end ! Dans certains secteurs, des aménagements de poste sont mis en place, tels les transports urbains. Les conductrices de bus scolaires ont, elles aussi, des rythmes de travail correspondant aux attentes des femmes».

Ce qu’elles en ont pensé…
Interrogées sur l’évolution de leur projet professionnel après cette matinée, les participantes témoignent :
«Avant la réunion, j’étais hésitante à cause de la forte présence des hommes dans ce secteur d’activité. On m’avait dit qu’être une femme serait un frein à mon embauche dans une entreprise de transport» confie Audrey, qui envisage dorénavant de s’orienter vers un diplôme de logistique.
De même, Séléna indique : «J’ai le sens de l’organisation, de la gestion. Cela m’amène à penser que je pourrais me lancer dans les métiers de la logistique».
Morgane, est, quant à elle, convaincue de son avenir : «J’ai envie d’être sur la route ! Je vais passer mon permis Poids Lourds et ferai le même métier que mon père».
A la question :«Qu’est-ce qui fait, selon vous, barrière à la féminisation des métiers du transport ?» Marie-Christine Prot répond que «Ce sont les idées reçues qui bloquent le processus de recrutement, tant du côté des femmes en recherche d’emploi que du côté des employeurs. En organisant ce type de rencontres pour les femmes, où témoignages, conseils et informations donnent une image humaine et accessible du métier, on peut y remédier».
Les efforts déployés par Pôle emploi et ses partenaires du secteur du transport logistique font évoluer petit à petit les mentalités. Aujourd’hui, le «potentiel embauche» de ce secteur doit devenir un atout tant pour les femmes que pour les hommes en recherche d’emploi.