Le taux d'activité de la Corse s'établit à 70,5 % en 2014. Bien qu'il reste en deçà du taux national (73,6%), il progresse nettement depuis 1999 avec une participation croissante des femmes au marché du travail. En effet, même s'il reste inférieur de 10 points à celui des hommes, le taux d'activité féminin (65,2 % contre 70,5 au niveau national) croît de 12 points en quinze ans. La Corse reste la région française où l’activité des femmes est la plus faible.
L’activité féminine est variable selon l’âge. Elle est élevée chez les 25-49 ans avec 80 % de femmes sur le marché du travail en Corse contre 87,5% sur le continent.
Ne pas avoir de diplôme est extrêmement pénalisant pour l’activité féminine. En Corse comme sur le continent, seulement 4 femmes sans diplôme sur 10 sont sur le marché du travail. Quand elles sont diplômées, les femmes insulaires sont toujours moins actives qu’au niveau national.
L’emploi féminin est polarisé dans les activités tertiaires, sur un éventail de métiers beaucoup plus restreint que celui des hommes.
Cette tertiarisation de l’économie favorise l’entrée des femmes sur le marché du travail et est en retour boostée par la demande de services qu’elle génère (gardes d’enfant, restauration...).
En 2012, 94 % des femmes salariées insulaires travaillent dans le tertiaire contre 73 % des hommes et 88 % des femmes du continent. Notamment, plus d’une femme sur deux exerce dans le secteur des services aux particuliers contre moins d’un homme sur trois. Dans la construction, activité particulièrement employeuse dans la région, elles ne sont que 2 %, soit 0,5 point de plus qu’au niveau national.
L’éventail des professions exercées par les femmes est relativement réduit par rapport à celui des hommes. Au niveau régional comme national, seulement 10 métiers sont à dominante féminine et concentrent chacun plus de 80 % de femmes dans leurs effectifs salariés. Certains métiers en comptent même plus de 90 % : les assistantes maternelles, les aides à domicile, les secrétaires, les employés de maison, les secrétaires de direction et les aides-soignants.
Le travail à temps partiel est parfois contraint mais peut aussi relever d’un choix délibéré des femmes en emploi pour consacrer davantage de temps à leur famille. En Corse, le temps partiel concerne 23 % des femmes salariées contre seulement 6 % des hommes en 2012.
Toutefois, les salariées bénéficient de meilleures conditions d’emploi que sur le continent : moins souvent à temps partiel, davantage en CDI et avec des inégalités salariales moins marquées.
Avec 6 400 emplois, les femmes sont très minoritaires dans l’emploi non salarié. Cependant, leur part dans l’emploi féminin total est supérieure au taux national.
Même si les femmes sont de plus en plus nombreuses dans l’économie, la féminisation de l’emploi n’est pas homogène selon les catégories socioprofessionnelles, les secteurs d’activité ou les métiers. Les femmes restent majoritaires chez les employés où elles représentent 7 emplois sur 10 en Corse contre 8 sur 10 en province. Toutefois, elles ont amplifié leur présence parmi les cadres, la féminisation des postes de cadre A dans la fonction publique et le poids de ce secteur dans l’économie peuvent expliquer cette situation.
Enfin, la Corse est la seule région française où le chômage des femmes dépasse celui des hommes. Les demandeuses d’emploi sont davantage concernées par le chômage de longue durée, leur insertion professionnelle étant d’autant plus difficile qu’elles se positionnent sur des métiers où la demande est supérieure à l’offre.
En décembre 2017, on dénombre 9.450 femmes demandeur d’emploi en catégorie A contre 8.720 hommes soit 52,01% de femmes.
Sources : INSEE (La Corse en bref – édition 2017 / INSEE Analyses n°9 mars 2016). Penser et construire la mixité professionnelle.