Forme-t-on plus et mieux ?
Bonne nouvelle ! Les demandeurs d'emploi d'Occitanie bénéficient d'un taux d'accès à la formation parmi les plus forts de France.
L’Occitanie obtient la 3ème place en 2016 parmi les régions françaises. Elle se distingue par une part élevée de formations financées par le conseil régional (43 % contre 31 % en moyenne nationale).
« Cette spécificité se traduit par une proportion plus élevée de formations collectives (61 % contre 49 % en France) et une part plus importante d'actions préparatoires à l'insertion professionnelle. On accède aussi plus facilement à l'aide au projet professionnel et aux actions pré-qualifiantes (+4 points). L'investissement en faveur des publics éloignés de l'emploi dépasse de 2 points le taux national. » précise Nathalie GAUDIN, Responsable de service adjoint du service Statistiques, Etudes et Evaluations - Pôle emploi Occitanie.
L'accès à l'emploi s'améliore-t-il ?
Le taux d’accès à l’emploi est comparable voire supérieur à la moyenne nationale pour les formations qualifiantes dont l'objectif est d'acquérir une qualification, un diplôme, un titre ou un certificat de qualification.
Quant aux formations pré-qualifiantes et l'aide au projet professionnel, le taux reste conditionné à l'existence ou non de freins liés au profil du demandeur et s’appréhende nécessairement dans le cadre d’un parcours professionnel jalonné d’étapes.
La règle se vérifie : Plus on monte en qualification, plus cela devient facile de trouver un emploi.
Les résultats montrent aussi une hétérogénéité dans les formations suivies selon les années et les besoins détectés sur les territoires. La preuve sans doute d’une adaptation permanente aux besoins des employeurs qui induit une réactivité nécessaire.
La formation des jeunes, une priorité
Globalement, les jeunes demandeurs d'emploi d'Occitanie ne rencontrent pas plus de difficultés qu'ailleurs en France. Ce résultat est porté par un effort constant sur l'ensemble de la région.
Dans quels secteurs a-t-on les meilleurs résultats ?
Santé, sécurité, transports figurent dans le top 5 : la formation d'aide-soignante et d’infirmières, les formations touchant à la prévention-sécurité, au transport en commun et à la conduite de poids lourds offrent les meilleures garanties d'emploi aux sortants de formation après 6 mois.
Avec une particularité pour les jeunes qui misent en majorité sur la restauration rapide puis respectivement sur le transport de marchandises, la prévention-sécurité et la santé (aide-soignantes et éducateurs spécialisés) pour accéder à leur premier emploi.
Former pour s'adapter aux spécificités des territoires
➢ Diversité des compétences & ruralité
À Prades (66), la campagne d’information sur les métiers de la taille arboricole s'est opérée pendant la quinzaine des événements OC JOBS (*) organisée par Pôle emploi autour des compétences et de l'emploi.
Face à des exploitants exprimant des besoins nouveaux, 2 solutions s'offrent aux volontaires : la formation courte (AFC taille) destinée aux saisonniers et la voie diplômante (CAPA) pour une maîtrise complète des techniques (tailles, machinisme, traitement).
Présent à l’atelier organisé par l’agence, ce demandeur d'emploi confirme son intérêt pour la formation diplômante : "Je viens d'arriver sur le département avec mon frère qui fait la même demande que moi. J'ai de l'expérience mais en logistique, où je ne veux pas rester cloitré. J'ai pensé qu’un métier agricole pouvait être un bon complément mais j'ai besoin d'être rapidement formé et sur plusieurs types de taille à la fois pour m’adapter à la demande."
Un autre postulant s'interroge sur la validation du certiphyto : "C'est très important de m'assurer que j'aurai ce certificat parce que ça me bloque parfois avec certains employeurs". L’atelier permet de le rassurer sur ce point.
« Dans ce secteur, notre difficulté se niche dans la polyvalence des profils que nous avons sur le territoire et une certaine volatilité avec des personnes qui sont souvent entre deux emplois et qui jonglent entre les saisons d'été et d'hiver. Par ailleurs, dans le monde de l'agriculture, les contacts sont le plus souvent directs. Mais une fois les besoins recensés avec les recruteurs et le repérage des publics effectué, notre travail d'accompagnement (CV, posture à adopter vis-à-vis des entreprises) peut commencer et des solutions sont trouvées avec l’aide des conseillers chargés de l’accompagnement des demandeurs d’emploi et de la sécurisation des parcours professionnels. » Rémi PORA, conseiller entreprise (Pôle emploi Prades)
➢ Emploi & Pénurie de compétences
À Toulouse (31), la restauration continue de manquer de bras. Pourtant, le secteur reste l’un des plus gros pourvoyeurs d’emplois. Comme en témoignent les recruteurs présents sur le dernier job dating organisé au Pôle emploi de Jolimont, les postes proposés sont principalement des CDI à temps plein. Mais cela ne semble pas suffire à attirer les candidats en nombre suffisant.
« Le turn-over important dans les entreprises entraîne un besoin constant de main d’œuvre, en salles comme en cuisine. » détaille Anne BUSCAIL (Pôle emploi). En cause, le grand nombre d’établissements sur le bassin toulousain renforcé par un déficit d’image mais aussi de formations des candidats. Les actions correctrices sont multiples : opération nationale, actions locales... Celle-ci poursuit : « Nous sommes aussi en attente de l’ouverture des formations supplémentaires pour 2018, ce qui permettrait de réduire l’écart. »
(*) OC JOBS : plus de 100 évènements sur l’emploi et les compétences organisés par Pôle emploi Occitanie du 2 octobre au 13 octobre 2017

Pour aller plus loin :
La formation professionnelle en France, comment ça marche ?
Les publications sur la formation des demandeurs d’emploi
Les données provisoires pour 2017 des entrées en formation des demandeurs d’emploi